Avec internet et tous les sites sportifs que l’on peut y trouver, certaines idées sont reprises, simplifiées, parfois dénaturées, et souvent sorties de leur contexte initial. Donc souvent l'idée de base dans un contexte bien particulier va devenir une généralité qui va induire beaucoup de monde en erreur.
L'entraînement du handball "a pour but d'atteindre un objectif fixé, en établissant un programme destiné à améliorer les gestes techniques, le physique et l'aspect mental dans des schémas tactiques optimisant la réussite avec un maximum d'efficacité", ensuite chaque entraîneur a ses idées, convictions qu'il utilise.
Voici 7 idées reçues qui vont vous aider à progresser dans la mise en place de vos entraînements
Idée reçue n° 1 : il faut tout donner à chaque entrainement : FAUX
Il ne faut pas confondre implication maximale et intensité maximale. Dans le handball, la performance physique est liée au triptyque « plus fort, plus vite, plus longtemps ». Pour réussir ce défi, l’athlète doit pousser son corps dans ses retranchements. Cela nécessite évidemment de réaliser beaucoup d’exercices à haute ou très haute intensité, encore plus lors de session de préparation physique.
L'entraînement du handball a pour but d'atteindre un objectif fixé, en établissant un programme destiné à améliorer les gestes techniques, le physique et l'aspect mental dans des schémas tactiques optimisant la réussite avec un maximum d'efficacité
Mais il faut impérativement réaliser également des séances de récupération et d’assimilation pour ne pas se diriger tout droit vers le surentrainement. Des séances plus tactique (autour de la zone) ou de vidéos, de préparations mentales servent à progresser tout en laissant son corps plus tranquille. Une planification cohérente est importante. Une implication maximale durant toutes les séances, même celles à intensité moyenne, permet en revanche de tirer un bénéfice de chaque exercice.
Idée reçue n° 2 : Il faut s’entrainer en groupe pour réussir au handball : VRAI et FAUX
La progression personnelle est individuelle, même dans les sports collectifs comme le handball. Il faut donc avoir des objectifs adaptés à son propre niveau. La difficulté des exercices doit être faite pour que le sportif soit mis en difficulté mais de façon raisonnable. Si on s’entraine avec d’autres joueurs(ses) beaucoup plus forts(es) ou au contraire beaucoup plus faibles, le risque est grand de stagner. Il est donc important que l'entraîneur équilibre les forces au sein des situations de travail, encore plus chez les jeunes.
Sur le plan mental, la cohésion permet de cimenter les objectifs et de se surpasser pour participer à un projet commun, être en groupe va donc être un plus au handball.
Idée reçue n° 3 : mieux vaut trois séances de 30mn qu’une seule de 1h30 : VRAI
C’est certain que 30mn pour une séance, ce n’est pas très long, mais si l’orientation des types d’effort est cohérente d’une séance à l’autre, alors oui il est préférable de réaliser trois séances courtes qu’une seule plus longue. Pourquoi ? parce que des efforts bien calibrés en intensité et espacés de temps de récupération entrainent une amélioration des capacités.
Ok ce n'est pas culturel dans le handball, mais par exemple si vous avez le choix mieux vaut faire votre séance de préparation physique le midi et entraînement le soir plutôt qu'enchaîner les deux.
Idée reçue n° 4 : il faut se fixer un objectif ambitieux pour progresser : VRAI
Pour s’entrainer régulièrement et progresser, il faut être motivé. Et la motivation s’attache à un objectif que l’on se donne. Celui-ci ne doit pas être trop facile à atteindre ; il faut même qu’il soit un peu fou en fait. Par contre il faut le décliner en étapes matérialisables. Cet objectif pour certains sera d’être les numéros 1 à leur poste, pour d’autres ce sera de réussir à marquer 10 buts, ou de devenir professionnel. Chacun son rêve, mais pour tenir sur la durée et s’astreindre à un entrainement parfois difficile, il faut se donner des points d’étapes intermédiaires.
Ceux-ci doivent être atteignables et en relation avec vos capacités.
Se fixer des objectifs en groupe est un réel plus
Et il faut accepter les périodes de moins bien, celles où la motivation n’est plus au top. Ça arrive à tout le monde, même aux meilleurs. C'est aussi à ce moment la que la différence se fait, si vous êtes capable de vous entraîner sans trop baisser vos performances c'est un gain énorme pour la suite.
Idée reçue n° 5 : Il faut répéter les mêmes choses pour progresser : VRAI MAIS…
Pour intégrer un projet de jeu, développer une technique, améliorer une capacité physique, il faut renouveler les sollicitations. Certaines écoles traditionnelles, dans les arts martiaux par exemple, basent leur apprentissage sur la répétition du geste. La pédagogie moderne base la progression sur l’apprentissage par la découverte et l’adaptation aux situations. Les deux méthodes ont du pour et du contre. Disons que pour progresser, il faut répéter mais sans rabâcher. Sinon, l’ennui et la capacité humaine à s’économiser devant une situation connue vont être néfastes pour la motivation.
Alors répéter certains gestes techniques, comme un pianiste répète ses gammes, ou répéter un enclenchement fait partie de l'apprentissage, mais pensez à y ajouter de la nouveauté, par petites touches, vous joueurs(ses) progresseront alors à coup sur.
Idée reçue n° 6 : impossible de réussir au handball si on ne possède pas la morphologie adéquate : FAUX
Et pourtant j'y ai cru pendant longtemps, mais non, au contraire, une morphologie atypique peut être un atout. Le travail technique et tactique réalisé pour adapter ses qualités personnelles aux facteurs déterminants de la performance vont être des sources de réussite. La morphologie est donc bien moins déterminante dans les chances de performer que le travail réalisé avec cohérence, assiduité et engagement. Elle est d’autant moins importante dans les disciplines faisant appel à des facteurs de performance variés et nombreux comme le handball.
Luc Steins, un exemple de réussite avec une morphologie atypique
Idée reçue n° 7 : pour réussir il faut avoir le meilleur coach : FAUX
L’idée est séduisante, surtout pour les coaches qui ont des équipes qui performent, mais ça veut dire quoi « meilleur coach » ? Le meilleur coach c’est surtout celui qui convient à l'équipe, dans son discours, sa gestion, sa psychologie et sa pédagogie. Loin de moi l’idée de comparer le coach (que je suis) à une paire de baskets, mais même avec les chaussures de Haile Gebreselassie, il parait improbable pour nombre de sportifs de courir le marathon en moins de 2h15.
Le(la) joueur(se) qui veut réussir doit se prendre en main, allez chercher ce qui va lui permettre de progresser, mettre en œuvre tout ce qui est important pour atteindre le meilleur niveau. Le(la) joueur(se) qui reste dans son confort quotidien ne progressera plus et n'atteindra pas ses objectifs, c'est une certitude.
Comments