Ça y est décidé, après plusieurs mois de réflexion (oui la décision ne se prend pas en 1 jour...) tu t'es décidé à passer de "l'autre côté" de la barrière. La bonne nouvelle c'est que tu vas faire une des choses les plus passionnantes au monde : aider les gens à devenir meilleur ! La moins bonne c'est que de la même façon qu’on n’est pas parent parce qu’on vient d’avoir un enfant, on ne devient entraîneur qu’en pratiquant et en acceptant d’apprendre, notamment sur soi, et non parce qu’on a été un(e) bon(nne) joueur(se)... La première année est donc cruciale pour découvrir, se familiariser et véritablement devenir coach. Je vous donne ici quelques conseils pour appréhender au mieux cette année de montée en compétence.
Adopter une attitude explorative
Apprendre, progresser suppose une attitude ouverte, prête à faire des erreurs puisque se tromper est le chemin le plus rapide pour apprendre. Il s’agit donc d’appréhender cette première année comme une exploration.
Être entraîneur est un métier, un passe temps qui s’occupe à la fois des tâches et des relations humaines, la somme de connaissances et savoir-faire à engranger est importante. Elle exige un temps d’apprentissage qui se compte en mois, si ce n’est en année. C’est donc avec patience et engagement qu’il faut appréhender la première année.
Prends le temps d’observer ce qui se passe dans les autres clubs, les autres sports, même dans les entreprises : comment les autres encadrent des groupes ? Vas piquer des idées à droite, à gauche. Plus tu vas être curieux, plus tu vas apprendre des choses qui te serviront par la suite
Accepter une transformation psychologique
Apprendre à faire et développer des techniques n’est pas ce qui prend le plus de temps lorsqu’on devient coach. La transformation psychologique qui doit s’opérer, elle, est la plus chronophage. Au-delà de ce que tu vas faire et de ce que tu apprends à faire, c’est toute ta personne qui est mise en jeu à travers ce nouveau rôle.
Gérer tes émotions, faire preuve de plus d’empathie ou parfois de plus de directivité sont des points que tu avais rarement à pratiquer jusqu’alors. Encore une fois, en situation, le nouvel entraîneur peut se découvrir moins patient ou plus contrôlant que ce qu’il aurait imaginé et un véritable processus de transformation doit alors se produire...
C'est toute ta personne qui est mise en jeu à travers ce nouveau rôle
Accepter de lâcher la reconnaissance personnelle
En tant que joueur(se), la valorisation dans le club vient de ta propre performance. Une fois entraîneur, c’est la performance des autres qui compte. Il n’est pas anodin de lâcher la première pour la seconde : accepter que les joueurs(ses) fassent mieux que soi, et même en recruter des meilleurs que soi. L’ego doit clairement être mis de côté et ce chemin-là n’est pas affaire de quelques jours pour certains(es)...
C’est un test pour la confiance en soi. En résumé, n'oublies jamais que entraîner c'est "se mettre en 1e ligne pour protéger son équipe quand nécessaire et s'effacer pour laisser son équipe sur le devant de la scène quand nécessaire".
Manager c'est laisser son équipe sur le devant de la scène quand nécessaire...
Accepter la contradiction et la confrontation
L'entraîneur débutant doit à la fois renoncer à être aimé et préférer le fait d’être respecté (et ça j'ai mis longtemps à le comprendre, trop longtemps...). Dans le même temps, il doit comprendre que les oppositions et désaccords à sa façon de faire ne sont pas nécessairement une remise en cause de son autorité.
Sur le chemin, il est fort probable que certains(es) joueurs(ses) soient d’ailleurs un grand challenge. Ce qui se joue peut alors faire rejaillir des problématiques personnelles du passé réactivées dans la confrontation à l’autre. Encore une fois le processus de transformation est profond pour dépasser tout cela...
Devenir entraîneur est un processus long et très impliquant qui mène à un grand développement personnel quand il est appréhendé avec engagement et détermination. C’est à ce prix qu’on ne se contente pas d'entraîner mais que l’on devient véritablement un entraîneur...
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