Comme dans tous les sports, beaucoup d’entraîneurs n’échappent pas à la critique de la part de leurs dirigeants, des spectateurs ou des médias, parfois des trois. Savoir les accepter, y faire face voire y répondre fait partie de la panoplie de tout bon entraîneur qui se respecte.
Lionel Bellenger, Maître de conférences à HEC vous donne quelques conseils : « D’une manière générale, les critiques renferment une notion d’interprétation de la réalité et surtout un jugement. Elles sont toujours désagréables à entendre, et certaines peuvent aller jusqu’à déstabiliser un entraîneur, voire le remettre en cause personnellement. Pour autant, il est possible d’apprendre à les encaisser plus facilement.
Premier conseil : sachez entendre la critique, la laisser s’exprimer, sans la réfuter.
Évitez le vieux réflexe du « je ne suis pas d’accord, ce n’est pas vrai… »
Dans l’échange avec votre critiqueur, évitez la réponse qui, sous l’effet de l’émotion, fuse du tac au tac. Cette réponse impulsive, dictée par le cerveau reptilien…
Attention, l’accepter ne veut pas dire s’y soumettre, mais l’accueillir en conscience, avec une réelle qualité d’écoute. Une fois cette étape franchie, questionnez votre interlocuteur autour de la critique formulée, de son bien fondé, en évitant tout positionnement catégorique. Ne faites pas les questions et les réponses ! Surtout, lorsque l'autre reprend la parole pour s’expliquer, évitez la réponse qui, sous l’effet de l’émotion, fuse du tac au tac.
Se prendre la tête est normal, mais il faut passer au dessus pour être constructif
Cette réponse impulsive, dictée par le cerveau reptilien, n’offre aucune garantie sur ce que cela peut donner et jusqu’où ça peut aller… Une technique assez simple consiste à répondre à une question par …une question : « Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? Qu’entendez-vous par ? ». L’explication de la critique par son émetteur est souvent identique lors de cette reformulation, mais pas toujours… Parfois, elle diffère et vous aide alors à mieux la contredire.
Et pour cause : encaisser la critique, c’est aussi y répondre. Dans un deuxième temps, il convient donc de proposer l’analyse que l’on fait de la situation, en s’appuyant sur des éléments factuels, sans polémiquer. Durant ce temps d’analyse, le ton sera calme et posé, l’attitude positive (même si ce n’est pas toujours facile). Il s’agit de doser, de nuancer son point de vue car, la plupart du temps, on partage une (petite) partie de la critique.
Une technique assez simple consiste à répondre à une question par ... une question
Deuxième conseil : la critique doit être perçue comme un « matériau » pour progresser
C'est ce que certains appellent « le parti pris d’optimisme » : le problème est moins les critiques qui me sont formulées plutôt que ce que je vais en faire.
En claire, comment je m’approprie la critique, comment je la transforme ?
Donc, l’objectif n’est plus de clouer le bec à son interlocuteur, mais bien de prendre la critique comme une incitation à progresser, à aller plus loin. Sans aller jusqu’à considérer la critique comme un conseil, celle-ci doit être perçue comme un « matériau » sur lequel s’appuyer pour progresser.
Prendre la critique comme une incitation à progresser
Bon j'avoue c'est la partie la plus dure, mais avec de l'entraînement vous pouvez y arriver. A condition de savoir garder une attitude explicative, en dépit parfois de l’agressivité de son interlocuteur. Un entraîneur sous-pression peut vite tomber dans le panneau de la colère.
Je pense contrairement à certains que l'ironie peut être une réelle arme à ce moment la, la maturité du coach lui permettra, de se sortir de cette « agression » en parvenant à ne pas la considérer comme telle.
Ne pas péter les plombs est le plus dur, mais la meilleure chose que vous pouvez faire
6 erreurs à éviter
Voilà une liste non exhaustive des erreurs qu'il ne faut pas faire
1- Réfuter la critique.
2- Réagir (et répondre) du tac au tac, sous l’effet de l’émotion.
3- Prendre une position catégorique qui ne laisse pas de place à l’échange.
4- Adopter une attitude défensive.
5- Perdre sa lucidité, se mettre en colère.
6- S’en prendre à la personne plutôt qu’à ce qu’elle a dit
Je vous avoue que tous ces conseils sont plus faciles à écrire qu'a s'appliquer, mais pourtant je suis persuadé que c'est une des solutions pour ne pas se sentir abattu par certaines critiques.
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